La reconstruction du Centre Hospitalier Ste MARIE Nice.....Il y a urgence !
La vétusté de l'hôpital Ste Marie Nice a atteint un point de non retour. Les installations actuelles ne permettent plus aux personnels soignants d'offrir des prises en charge à la hauteur des besoins de la population. Pourtant la demande de soins est croissante. La "crise" frappe de plein fouet les personnes souffrant de troubles psychiques ...Rien d'étonnant à cela !
Les conditions de travail deviennent très compliquées et les motivations des personnels soignants s'érodent à vitesse grand "V". La problématique est campée sur un fond d'immobilisme des pouvoirs publics qui semblent ne pas percevoir l'urgence de la situation. Est-ce une stratégie ? J'aurais tendance è croire que oui. La politique actuelle se borne à vouloir diminuer les coûts générés par la prise en charge des malades souffrant de troubles psychiques.
Les nouvelles organisations envisagées devraient proposer des accompagnements ou plutôt des "soupoudrages" de soins visant à maintenir les patients dans leur environnement. L'imposture se situe précisément à ce niveau car j'ai le sentiment que la volonté inavouée est plutôt "d'abandonner" le patient dans son environnement qui d'ailleurs s'avère le plus souvent insalubre et sordide. Notre conception du soin est en effet axée sur le maintien du patient dans son environnement. Nous sommes d'accord avec ce principe, mais quand son état est réellement compatible avec ce mode de vie et dans un habitat decent. L'expérience nous démontre que la plupart des patients, notamment dans les phases aigues, ne sont pas souvent en état de prendre soin de leur santé. La psychose désorganise la pensée et ne leurs permet pas de faire appel aux ressources sanitaires et sociales au moment opportun.
L'hospitalisation est une transition, un passage très souvent incontournable pour instaurer ou réinstaurer un traitement dans de bonnes conditions et renouer avec une équipe soignante en faveur d'une alliance thérapeutique qui est déterminante pour l'évolution du patient. Pour que l'hospitalisation ne soit pas vécue comme un traumatisme supplémentaire il faut que celle-ci se déroule dans de bonnes conditions et nous sommes d'accord sur le fait que l'hospitalisation doit être la plus courte possible.
Actuellement la population a une image extrêmement négative de la psychiatrie. Cette réalité est le fruit d'une politique qui a volontairement privilégié la dimension économique à la dimension sanitaire et humaniste avec pour conséquence une dégradation inqualifiable de la qualité des soins. Le résultat est qu'aujourd’hui les personnes qui nécessitent des soins en milieu spécialisé sont orientées vers notre dispositif en situation d'urgence avec une recrudescence des hospitalisations sous contrainte.
Pour inverser cette dynamique qui ne présente que des inconvénients tant sur le plan sanitaire qu'économique, il faut réhabiliter l'hospitalisation en tant que moment privilégié, "rencontre" entre la "souffrance" et le" prendre soin de l'autre" au sein d'un environnement qui respecte l'intimité et la dignité des hommes et des femmes qui malheureusement sont frappés par la maladie mentale.
La reconstruction du Centre Hospitalier est aujourd'hui une priorité de santé publique ! Il est grand temps que toutes les personnes dites "responsables" prennent enfin leurs responsabilités.